28 – Danken Joken – Le difficile problème de l’existence
Danken est la vue tranchée à propos de l’existence et l’inexistence, nous affirmons que « le moi n’existe pas. » Quelle est la nature du moi qui est éphémère et passant?
Joken est la vue permanente à propos de l’existence, nous sommes certains que « le moi existe et est durable. » Quel est ce moi persistant qui continue après la mort ? Est-ce l’âme ?
Bouddha dit : « Ni moi ni les autres ni le temps. »
Et ainsi, si nous fabriquons le moi, nous fabriquons les autres ainsi que le fil du temps dans notre esprit (cf. Shobogenzo Uji, Eihei Dogen, Japon, 13ème siècle).

Danken Joken, Existence et Non-Existence dans le bouddhisme zen
Ku, litt. Vacuité ou Grand Espace infini, est la transcription sanskrite de Sunyata, le vide, la relativité. Ce n’est pas une négation du concept d’existence en tant que telle, mais l’affirmation de la relativité de l’existence, qui dépend de la causalité, et de l’interdépendance de toutes existences entre elles.
Les facteurs de causalité changent à tout instant, il ne peut y avoir d’existence statique – figée, fixe -. Sunyata nie donc la possibilité de toute forme d’existence phénoménale statique : tous les phénomènes sont relatifs et dépendants des autres phénomènes.
Dans le Hinayana, le concept de Sunyata indique, dans le principe, l’impossibilité d’un atman – d’une âme – .
Mais le Mahayana – auquel appartient le zen – fait un pas de plus. Il nie la possibilité d’une nature ayant une existence propre à l’intérieur du dharma – de la loi qui gouverne l’esprit – qui façonne le monde matériel.