Lexique et Termes Clés du bouddhisme zen

50 – PRAJNA ou HANNYA ou la sagesse bouddhiste du non-deux de la non dualité

Qu'est-ce la sagesse bouddhiste ou la sagesse PRAJNA du non-deux

Le terme HANNYA est un terme indien du Sanskrit. Non traduisible car le vocabulaire de l’enseignement du dharma bouddhique est très spécifique, beaucoup ont conservé le terme en sanskrit. Dans les langues indo-européennes, il est habituel que deux termes soient définis, pour définir A et Non A, par exemple AMOUR et HAINE. On peut ajouter un troisième terme qui désigne l’absolu ou le suprême, qui dépasse les oppositions A et Non A. Ceci est souvent le cas dans les langues bouddhistes, on ajoute alors le préfix « au-delà » ou « ni A ni NON A » pour signifier qu’on est dans un autre univers de résonance qui dépasse l’entendement ordinaire qui est duale.

Cette logique de raisonnement vis à vis de l’absolu et du relatif a été exprimée et enseignée par Nagarjuna, maître de la Voie de Bouddha, père de la logique bouddhiste – en relation avec la logique indienne de Dignaga – . M. Nagarjuna a traduit et commenté les volumes de référence de tout bouddhiste, le sutra Maka Hannya Paramita, litt. Sutra de la Grande Sagesse Hannya des paramitas. Considéré comme le second Bouddha succédant au bouddha historique, il a rédigé l’un des principaux écrits de toutes les lignées du Mahayana et naturellement du zen tibétain : « Le traité du milieu. »

A noter que le signifié du terme « milieu » est totalement du terme qui désigne le milieu de deux points, le compromis entre deux pensées duales. Dans le vide ou dans l’univers creux, vide de toute substantialité, le « milieu » ne peut être clairement défini. 

Pour exprimer la non-dualité de la sagesse Hannya qui porte sur les questions de l’existence et de la non-existence de nos vies, des êtres, des formes manifestées soumises à naissance et destruction, Nagarjuna énonce que la sagesse Hannya consiste à dépasser les questions.

Nagarjuna énonce qu’il y a bien une existence relative mais non réelle, véridique, pourquoi ? Car les formes – que l’œil voit – sont des compositions qui apparaissent ) la réunion des conditions nécessaires, elles sont dénuées de toute substance tangible. En outre, une forme – telle que celle de l’homme – ne dure que l’instant d’une respiration – Dharma du bouddha Shakyamuni, comment y trouver quelque chose de réel et de véridique. Et pourtant, bien qu’étant le reflet de la lumière, l’ombre de la forme est également absolue. 

C’est l’union du l’essence et des phénomènes, le titre choisi de M. Taisen Deshimaru pour le Sandokai.

Dans le Dharma, l’enseignement du bouddha Shakyamuni, plusieurs paires seront évoquées dans les sutras majeurs:

  • karma / dharma
  • saint / homme ordinaire (en jap. Bompu)
  • vie / mort